Edward Samuel Behr, né le 7 mai 1926 à Paris 16e et mort le 26 mai 2007 à Paris 8e, est un journaliste britannique. Il a été correspondant de guerre pendant une bonne partie de sa carrière, qu'il passa principalement au magazine américain Newsweek, dont il fut aussi chef de bureau et rédacteur en chef culturel. Il abandonna, dans les années 1980, le journalisme de terrain pour se consacrer à l'écriture et notamment à des biographies de personnages célèbres.
Edward Behr est né à Paris le 7 mai 1926 dans une famille russe juive. Dénoncés par leur concierge pendant l'occupation allemande, Edward Behr a dû quitter le lycée Janson de Sailly où il suivait sa scolarité et fuir avec sa mère, Eugenia Behr (son père, Felix Behr, étant mort quand il avait 10 ans) à Londres. Il rejoint, à 17 ans, l'armée des Indes et sert à la frontière de l'Afghanistan, en Indonésie mais aussi en Indochine dans une force d'occupation, censée organiser la capitulation des Japonais à la fin de la Seconde Guerre mondiale. De retour au Royaume-Uni, Edward Behr étudie l'histoire au Magdalene College de Cambridge et obtient une licence en 1951 et un master en 1953.
Une fois ses études terminées, Behr a travaillé pour l'agence de presse Reuters à Londres, puis à Paris avant de devenir, en 1954, le porte parole de Jean Monnet, à l'époque président de la Haute Autorité de la CECA. Il retourne au journalisme dès 1957 en couvrant, pour Time-Life, la guerre d'Algérie et le conflit sino-indien de 1962. Il rejoint brièvement le Saturday Evening Post avant de rentrer en 1965 chez Newsweek, magazine pour lequel il travaillera plus de 20 ans. C'est ainsi que de 1965 à 1988, Edward Behr a été successivement correspondant de guerre, chef de bureau à Paris, Hong Kong et Delhi puis rédacteur en chef culturel de l'édition internationale de Newsweek.
Durant ces années, Behr a couvert un grand nombre de guerres et de conflits: outre les combats en Algérie, où il se forgea une réputation, et ceux de la frontière indienne, il a pu observer la guerre du Vietnam, les émeutes de Mai 68, le conflit nord-irlandais ou encore le printemps de Prague. Riche de ses reportages aux quatre coins du monde et de son expérience en tant que correspondant de guerre, Edward Behr a écrit un livre, Y a-t-il ici quelqu'un qui a été violé et qui parle anglais?. Ce titre, si particulier, est la reprise d'une phrase prononcée en 1961 par un journaliste belge qui s'adressait aux réfugiés fuyant la crise congolaise. Et pour Behr ces quelques mots résumaient le journalisme qui devait perpétuellement osciller entre la compassion à la douleur des populations et le besoin d'informations fiables.
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