Pierre Eugène Drieu la Rochelle, né le 3 janvier 1893 dans le 10e arrondissement de Paris et mort suicidé dans le 17e arrondissement de Paris le 15 mars 1945, est un écrivain français.
Ancien combattant de la Grande Guerre, romancier, essayiste et journaliste, dandy et séducteur, européiste avant la lettre, socialisant puis fascisant, il s'engagea en faveur de la Collaboration durant l'Occupation de la France par l'Allemagne nazie. Directeur de La Nouvelle Revue Française à la demande de Gaston Gallimard, et sous l'influence d'Otto Abetz, en remplacement de Jean Paulhan, Drieu dresse la liste des écrivains de la NRF prisonniers de guerre qu'il veut faire libérer parmi lesquels Jean-Paul Sartre, dont il aurait facilité la libération selon Gilles et Jean-Robert Ragachenote. En 1944, il aide Jean Paulhan à échapper aux Allemands.
Les œuvres de Drieu ont pour thèmes la décadence d'une certaine bourgeoisie, l'expérience de la séduction et l'engagement dans le siècle, tout en alternant l'illusion lyrique avec une lucidité désespérée, portée aux comportements suicidaires. Le Feu follet (1931), La Comédie de Charleroi (1934) et surtout Gilles (1939) sont généralement considérés comme ses œuvres majeures.
Son père, Emmanuel Drieu la Rochelle (1863-1934), avocat, est issu d'une vieille famille normande. Son ancêtre Pierre Drieu (1771-1845), menuisier, s'engagea en 1791 dans le deuxième bataillon de la Manche et quitta l'armée en 1814 avec le grade de lieutenant d'infanterie. Ayant reçu à l'armée le surnom de "La Rochelle", il transmit à ses enfants et à sa descendance le patronyme "Drieu la Rochelle".
Sa mère, Eugénie-Marie Lefèvre (1871-1925), est la fille d'un architecte. Installée dans la Cité Malesherbes, la famille est déchirée par les problèmes conjugaux et les questions financières. Le futur écrivain est aussi le neveu de l'artiste et poète Maurice Dumont.
Le père est retourné chez sa vieille maîtresse après avoir dilapidé la dot de sa femme. Le grand-père maternel, Eugène Lefèvre (1839-1915) est alors le seul refuge affectif de l'enfant.
Nourri par la lecture de Stendhal et de Barrès, il a très tôt le goût de l'écriture. Il entre à l'École libre des sciences politiques pour se destiner à la diplomatie. Contre toute attente, il échoue à l'examen de sortie et songe à se suicider.
Enfant, il a beaucoup de mal à comprendre les dreyfusards et les antidreyfusards. L'antisémitisme virulent de sa grand-mère Lefèvre née Sophie Binet (1847-1913), cependant, le fait douter. Il a douze ans lorsque éclate le scandale des fiches du général André, le conservatisme de sa famille s'exprime alors très ouvertement4.
Il est mobilisé dès le début de la Première Guerre mondiale et vit son expérience au front sur le mode nietzschéen (il a emporté Ainsi parlait Zarathoustra). Blessé à trois reprises, il s'inspirera de cette expérience pour ses premiers textes: Fond de cantine et, en 1934, le recueil de nouvelles La Comédie de Charleroi. ...
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